À la découverte du patrimoine - Châteaugiron

Sentiers découvertes à pied
À la découverte du patrimoine - Châteaugiron
2 Rue Nationale
35410 Châteaugiron

La silhouette emblématique de la forteresse de Châteaugiron, hérissée de tours, marque l’entrée dans la ville. Imposante, elle est construite sur une éminence rocheuse au-dessus de la rivière d’Yaigne. L’histoire millénaire de Châteaugiron reste indissociable de celle de son château, comme en témoigne le nom de la ville.

Aux portes de Rennes, Châteaugiron est fondée au XIe siècle par le chevalier Anquetil, un vassal du duc de Bretagne. Il réorganise le pouvoir dans la région en fondant le siège d’une nouvelle seigneurie, permettant vraisemblablement une surveillance des seigneurs de Vitré. La résidence fortifiée d’origine est renforcée et agrandie par le fils d’Anquetil, Giron, ce dernier léguant son nom à la ville.

Châteaugiron devient le centre de commandement d’une puissante seigneurie bretonne. Proches des ducs de Bretagne, les seigneurs castelgironnais acquièrent le titre de barons au cours du bas Moyen-Âge, puis la charge honorifique et héréditaire de grand chambellan du duché.

L’implantation successive du château puis celle du prieuré Sainte-Croix conduisent à la formation d’un bourg castral. Il constitue un pôle économique pour les paroisses rurales de la seigneurie et un lieu d’échanges. Théâtre d´affrontements pendant les guerres de religion du XVIe siècle, Châteaugiron a conservé son caractère médiéval, comme en témoignent le château, l'urbanisation en lanières et les ruelles étroites bordées de maisons à pans de bois. Grâce à la production et au commerce florissant des toiles à voile en chanvre, les noyales, Châteaugiron connaît une période de prospérité économique jusqu’au milieu du XIXe siècle. Cela entraîne une transformation de son tissu urbain avec la construction d’importants édifices comme les halles et l’église paroissiale au XIXe siècle.

En 1971, Châteaugiron s’étend en fusionnant avec Veneffles, l’ancien centre villageois avant la fondation du château au XIe siècle. Forte de son riche patrimoine, la commune entreprend des réhabilitations architecturales permettant de faire revivre les monuments témoins de son histoire. La ville renforce sa programmation culturelle, comme en témoigne le dynamisme du centre d’art contemporain, Les 3 CHA, installé dans la chapelle castrale restaurée. La richesse du patrimoine invite à déambuler dans la cité castelgironnaise au fil de son histoire.

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Commune d'arrivée

Châteaugiron

Distance

1.7 km
Itinéraire
Étape 1/14 :

Rendez-vous à l'Office de Tourisme.

Le seigneur de Châteaugiron fait appel aux moines de l’abbaye Saint-Melaine de Rennes pour fonder un prieuré, mentionné pour la première fois au milieu du XIIe siècle.
Ce lieu de culte sert d’église paroissiale jusqu'au XVIe siècle. Les seigneurs de Châteaugiron y sont inhumés.
Le prieuré voit ses fonctions changer avec l’essor commercial de la ville. Vendu comme bien national à la Révolution, il est transformé en fabrique de toiles à partir de 1828. L’établissement fait faillite en 1853 avec le déclin du commerce de toiles. Successivement couvent des Ursulines puis petit séminaire, il est devenu un établissement scolaire.

Le prieuré Sainte-Croix

Le climat est favorable à la culture du chanvre dans le bassin de Châteaugiron. La production et la transformation de cette plante deviennent la principale activité de la ville du XVIe au XIXe siècle. Tisserands et fileuses travaillent pour produire les voiles de bateaux, réputées dans le royaume sous le nom de noyales : elles sont destinées à la marine de guerre et aux flottes de
commerce.
Ce passé toilier est encore visible sur les maisons des marchands de la rue de la Madeleine. Des marques sont sculptées sur les poutres des maisons à pan de bois, comme sur celle au n°35 ou celle du « Pot d’étain » au n° 28. Elles côtoient des maisons de notables comme celle du « Grand Veneur » au n° 20. Des noms de rues témoignent également du passé textile de Châteaugiron, comme la rue Rouairie, à côté de la rue Sainte-Barbe. Le nom évoque la pratique du « rouissage », opération consistant à obtenir des fibres à partir des plantes de lin ou de chanvre.

Les maisons de marchands toiliers

Centre économique, Châteaugiron accueillait trois foires annuelles et un important marché hebdomadaire qui perdure le jeudi matin. La prospérité de la ville permet la construction de halles à la place de l’ancien couvent des Ursulines en 1858, y étaient vendues les noyales.
Entièrement réhabilitées, elles ont laissé place à la médiathèque, alliant architecture moderne et patrimoine.

Les halles

La construction en pierre, signe distinctif de richesse, est réservée au château et aux demeures nobles comme le manoir de la Pince-Guerrière, construit au XVe siècle par une famille d’écuyers.

Au XIXe siècle, la chapelle castrale se révèle à son tour trop étroite pour remplir son rôle d’église paroissiale. Un nouveau chantier est lancé devant la place des Gâtes où se tient le marché. L’église dont la façade est orientée vers la ville est l’oeuvre de l’architecte castelgironnais Aristide Tourneux. Inaugurée en 1865, son clocher n’est achevé qu’en 1912 par l’architecte diocésain Arthur Régnault. Une tempête le fait chuter en 1998, il est reconstruit à l’identique deux ans plus tard.

L'église Sainte-Marie-Madeleine

C’est après un incendie, fréquent au Moyen-Âge, que des propriétaires, au n°13, ont installé sur leur façade une sculpture de Sainte-Barbe, connue pour protéger des dangers du feu. La rue porte désormais son nom.

La statue de Sainte-Barbe

Cette rue est la plus ancienne de la ville. Le parcellaire médiéval se devine aux maisons étroites et profondes. L’utilisation du pan de bois dans l’architecture civile s’explique par l’abondance de forêts et de bois de bocage dans la région de Rennes doublée de l’insuffisance de pierres de taille de qualité. Les plus anciennes maisons, reconnaissables à l’encorbellement de leurs façades, c’est-à-dire avec un étage supérieur en saillie, datent des XVe-XVIe siècles. Les maisons plus tardives associent des rez-de-chaussée en pierre et des étages à colombages, souvent enduits pour limiter les risques d’incendie.

La rue de la Madeleine

Sans doute fondé au XIIIe siècle par les seigneurs de Châteaugiron, un ensemble hospitalier s’installe le long de l’Yaigne, aux limites de la ville, pour accueillir les pauvres.
Composé d’une chapelle, du logement de l’aumônier et de la salle d’accueil, il constitue un exemple bien conservé d’un hôpital de la fin du Moyen-Âge.

L'hospice Saint-Nicolas

La vue sur la vallée de l’Yaigne au nord permet d’o La vue sur la vallée de l’Yaigne au nord permet d’observer la solide assise sur laquelle repose le château. L’accès à la forteresse se faisait à l’est par un pont-levis qui permettait le franchissement des fossés et un châtelet d’entrée aujourd'hui disparus.

 Les fossés du château

Solidement bâtie sur le modèle des châteaux philippiens du XIIIe siècle, la forteresse est composée d’une enceinte quadrangulaire avec des tours d’angle et un donjon isolé implanté au nord-est. Cette architecture est inspirée de celle du château du Louvre que le roi Philippe Auguste a fait construire à la fin du XIIe siècle. Des six tours qui ponctuaient l’enceinte du château de Châteaugiron, quatre subsistent : le donjon, la tour de l’Horloge, celle du Cardinal et la tour de Guet. Il a conservé une architecture largement héritée de l’époque médiévale avec des meurtrières, des mâchicoulis et d’anciens chemins de ronde. Haut de trente huit mètres, le donjon, reconstruit au XIVe siècle, est la plus ancienne tour. Entouré d’un large et profond fossé, il était accessible par un pont-levis. Le logis seigneurial se trouve sur le flanc nord dans la continuité de la tour du Cardinal. Le château est la résidence des seigneurs de Châteaugiron jusqu'à l’extinction de ce lignage au XVe siècle puis l’édifice passe successivement aux mains de puissantes familles sans qu’elles y résident.

La forteresse médiévale est en partie ruinée à l’issue des guerres de la Ligue. Achetée en 1701 par la famille liée au Parlement de Bretagne, Le Prestre de Lézonnet, elle est transformée en demeure de plaisance et conserve certaines tours médiévales comme symbole de l’ancienneté et du rang de la baronnie. Le logis seigneurial est remodelé et agrandi dans un style classique : avec de larges baies, rehaussées de tuffeau et des jardins à la française vers l’est. Le châtelet d’entrée est détruit au profit d’un pont de pierre tandis qu’un belvédère remplace la tour nord-ouest.
Pendant la Révolution, en 1795, les Le Prestre de Lézonnet quittent Châteaugiron pour rejoindre Paris. Ils offrent à la municipalité la tour de l’Horloge et le donjon, puis vendent le reste du château. La municipalité ne devient propriétaire de l’ensemble qu’en 1936. Elle y installe l’Hôtel de ville en 1978, faisant perdurer la fonction politique de la vieille forteresse.

 Le château médiéval

La vaste chapelle du château, devient l’église paroissiale à la demande des habitants au XVIe siècle. Elle remplace la chapelle Saint-Melaine du prieuré, vétuste et exiguë.
Un oratoire accolé au chœur permettait aux seigneurs et à sa famille d’assister aux offices en toute discrétion. Cet édifice a été détruit au XVIIIe siècle mais son hagioscope, petite baie permettant de suivre la célébration, reste visible au niveau du chœur.
Une ruelle est percée pour relier la chapelle à la ville. Cette ouverture constitue néanmoins une faille dans la défense de la forteresse. Elle permet au duc de Mercoeur de s’emparer du château pendant les guerres de la Ligue. Restaurée de 2009 à 2015, la chapelle accueille aujourd'hui un centre d’art contemporain, Les 3 CHA.

 La chapelle castrale, centre d’art Les 3 CHA

La forteresse médiévale est en partie ruinée à l’issue des guerres de la Ligue. Achetée en 1701 par la famille liée au Parlement de Bretagne, Le Prestre de Lézonnet, elle est transformée en demeure de plaisance et conserve certaines tours médiévales comme symbole de l’ancienneté et du rang de la baronnie. Le logis seigneurial est remodelé et agrandi dans un style classique : avec de larges baies, rehaussées de tuffeau et des jardins à la française vers l’est. Le châtelet d’entrée est détruit au profit d’un pont de pierre tandis qu’un belvédère remplace la tour nord-ouest.
Pendant la Révolution, en 1795, les Le Prestre de Lézonnet quittent Châteaugiron pour rejoindre Paris. Ils offrent à la municipalité la tour de l’Horloge et le donjon, puis vendent le reste du château. La municipalité ne devient propriétaire de l’ensemble qu’en 1936. Elle y installe l’Hôtel de ville en 1978, faisant perdurer la fonction politique de la vieille forteresse.

Le château, de la demeure de plaisance à l’Hôtel de ville

Le prieuré voit lui aussi ses fonctions changer avec l’essor commercial de la ville. Vendu comme bien national à la Révolution, il est transformé en fabrique de toiles à partir de 1828. L’établissement fait faillite en 1853 avec le déclin du commerce de toiles. Successivement couvent des Ursulines puis petit séminaire, il est devenu un établissement scolaire.